La West Highland Way à travers l’Ecosse

Dimanche 29 juin 2025

Ça y est c’est le départ !

Arrivés à Glasgow après un vol rapide, on se penche sur l'itinéraire de la West Highland Way et ses 150 km de Milngavie à Fort William. Généralement parcourue en 7 à 8 jours, on a opté pour une version plus condensée en 6 jours, contraints par nos vacances communes. Cela implique deux étapes plus longues, mais on est confiant, malgré nos sacs de 10 et 15 kg. La météo s'annonce clémente en début de semaine, puis plus incertaine. On verra bien ! (Spoiler : on a vu)

Lundi 30 juin 2025

Départ en direction de la gare, cap sur Milngavie, au nord de Glasgow. Le temps d’acheter une bouteille de gaz, et l’aventure commence. Première étape simple vers Drymen, à une vingtaine de kilomètres de là. Le sentier est plat, traversant de petites forêts, des clairières paisibles, des villages discrets au milieu des chevreuils. On se croirait dans la Comté.

Arrivés sans difficulté à Drymen, on décide de pousser encore un peu pour bivouaquer à l’écart, dans une forêt plus en amont. Résultat : 26 km au compteur, et un peu d’avance pour demain.

Peu de moustiques, pas de midges, un repas lyophilisé,  et un campement idéal en bord de chemin, déserté. La pluie ne tombe qu’une fois bien à l’abri sous la tente. Franchement, ça commence bien. 😊

Mardi 1er juillet 2025

La pluie a tambouriné toute la nuit. Au réveil, c’est la première rencontre avec les midges. Minuscules, mais infernales. On expédie le rangement du camp sans même penser au petit-déjeuner, et on se met vite en mouvement. On comprendra, deux jours plus tard, que ces midges-là étaient une version très aseptisé de la vraie midge Ecossaise.

Un grand ciel bleu s'installe au-dessus de nous pour entamer la montée vers Conic Hill; on quitte les bois pour rejoindre les landes typiques des Highlands : végétation basse, rochers épars, bruyère à perte de vue.

Je traîne un peu. Effet classique du deuxième jour : les jambes protestent et n’ont pas encore compris qu’il y en avait pour un peu plus d'une journée. Il faut dire que l’entraînement de ces derniers mois laissait à désirer… et 15 kg sur le dos, ça pèse. Demain, ça ira mieux. 🙂

Au sommet, panorama grandiose sur le Loch Lomond, que nous longerons pendant deux jours. Après une descente bien raide, un café providentiel nous tend les bras pour le petit déjeuner.

On entre ensuite dans le parc national du Loch Lomond, où le bivouac est interdit. Il faut soit s’installer en camping, soit sortir des limites du parc… ou alors craquer pour cette improbable auberge de jeunesse tombée pile sur notre route après 20 km de marche. Autant dire qu’on n’a pas hésité longtemps.

Mercredi 2 juillet 2025

Grand soleil au départ, les jambes sont un peu plus fraîches. L’étape semble plate sur le papier, le long du loch, avant de monter en altitude en fin de parcours. En réalité, c’est une succession de montées et descentes qui finissent par bien casser les jambes. Une sorte de “25 bosses”, version écossaise, avec 15 kg sur le dos.

Quand on croise des randonneurs légers — sans tente, duvet ni réchaud — qui semblent voler au-dessus des cailloux, on ne peut s’empêcher de leur lancer un regard jaloux…

À l’extrémité du loch, une superbe plage marque le début de l’ascension vers les hauteurs. Mais il faut se rendre à l’évidence : la météo annonce trois jours de pluie continue, et nos jambes n’ont pas franchement envie d’enchaîner les étapes de 32 et 34 km prévues. Arrivés au camping d’Inverarnan, on décide de stopper là.

C’est pas une décision facile. Mais on est en vacances pour profiter, pas pour souffrir sous la pluie avec 10 ou 15 kg sur le dos sans rien voir des paysages. On aura parcouru 75 km et fait la moitié du chemin. Ce n’est qu’un au revoir : on reviendra finir la West Highland Way.

On trinque à la bière, on plante la tente, et on découvre vraiment ce que sont les midges : un nuage dense autour de la tête, des piqûres en rafale. La seule défense : se calfeutrer sous un filet de tête. De toute façon, on est lessivés et pas en état de rester dehors trop longtemps. On est couchés bien avant le soleil.

Jeudi 3 juillet

S’il restait un soupçon de regret à propos de l’abandon, les midges du matin s’en sont occupés. On en trouve des centaines sur la tente. Chaque mouvement à l’extérieur est un supplice, un nuage de centaines de midges se forment autour de nous pour dévirer chaque cm de peau exposé. Le temps de démonter le camp et nos visages ressemblent à des champs de batailles de boutons. Quelques jurons plus tard et la pluie aussi s’y met. Il est temps de monter dans le bus pour Fort William, où on loue une voiture pour un petit roadtrip de 3 jours.

Direction Inverness, en longeant le Loch Ness. Les paysages des Highlands sont assez incroyables, et sous les nuages épais et la pluie battante, l’ambiance devient mystique. On croise châteaux en ruines et forêts embrumées jusqu’à Inverness, la "capitale" des Highlands, posée sur les rives de la rivière Ness. On ne pouvait pas l’inventer…

Vendredi 4 juillet

De la pluie. Des midges. L’Écosse quoi... On commence la journée par la visite du Loch Ness Center, puis on reprend la route à travers les Highlands jusqu’à Eilean Donan Castle, face à l’île de Skye.

Brume, landes infinies, moutons solitaires, routes désertes ponctuées de passing places… C’est un voyage hors du temps jusqu’au pied du château d’Highlander. La visite s’impose.

Retour tout aussi magique vers la région du Ben Nevis, le plus haut sommet d’Écosse. Pas d’ascension aujourd’hui : les nuages sont si épais qu’on n’y verrait rien. Et la journée se termine comme elle a commencé. De la pluie. Des midges. L’Écosse quoi...

Samedi 5 juillet

Direction les Steall Waterfalls, sous une fine pluie persistante. On n’est pas seuls sur ce joli sentier menant au pied de l’une des plus grandes cascades d’Écosse.

On retourne ensuite à Fort William (pas terrible cette ville), on rend la voiture, et on prend le train. Quatre heures de trajet vers Glasgow, sur une ligne non électrifiée qui serpente entre sommets, lochs et landes désertes, s’arrêtant dans des hameaux improbables au cœur des Highlands. Une traversée extraordinaire.

Dimanche 6 juillet

Retour en France, après une aventure qui n’a rien eu à voir avec le programme initial. La traversée des Highlands en voiture, sous des torrents de pluie, s’est révélée fascinante, presque surnaturelle. Mais une petite frustration persiste : celle de ne pas avoir fini la West Highland Way. Pas grave, avril prochain, on y retourne !

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Mystic Mountain et la nébuleuse de la carène (NGC 3372)